Le maïs, le petit papillon et les méchants champignons – Fable italienne très édifiante

Dans l’article « OGM, fantasmes et réalités », j’avais évoqué la dangerosité alimentaire des mycotoxines dont certaines sont à la fois cancérogènes, neurotoxiques, et autres joyeusetés. C’est le moment d’y revenir à la lumière d’un énorme scandale sanitaire qui agite l’Italie et dont nous n’avons aucun écho en France. Le directeur d’une coopérative agricole regroupant 16 producteurs a été emprisonné et une vingtaine d’autres personnes sont, à des degrés divers, poursuivies par la justice. Près de 300 carabiniers sont mobilisés pour effectuer des dizaines de perquisitions. L’affaire est donc de taille et sous la pression publique, l’enquête est menée grand train et en profondeur, du moins on peut l’espérer.

Ce qui nous intéresse ici, ce ne sont pas les péripéties politico-judiciaires de cette histoire, mais son point de départ agronomique. Tout a débuté lors de l’été 2012, qui fut très chaud et très sec dans la plaine du Pô, favorisant une invasion d’une ampleur jamais vue de la pyrale du maïs qui a entraîné ipso facto une prolifération considérable de champignons du genre Fusarium, producteurs des mycotoxines parmi  les plus dangereuses : les fumonisines, et  du genre Aspergillus qui produisent d’autres mycotoxines cancérogènes : les aflatoxines. Là-dessus sont venues se greffer de graves malversations, effectuées en toute connaissance de cause, semble-t-il, d’où le scandale. En 2008, quand j’écrivais l’article sur les OGM, les spécialistes en toxicologie agronomique avaient déjà annoncé que le maïs de la plaine du Pô était souvent à la limite du seuil de mycotoxines autorisé par les institutions sanitaires européennes et qu’avec le réchauffement climatique, la pyrale du maïs pourrait faire de plus en plus fréquemment deux cycles de reproduction par an, ce qui augmenterait d’autant la quantité de ces mycotoxines, jusqu’à rendre ce maïs impropre à la consommation.

La prédiction s’est donc réalisée à l’été 2012, inhabituellement long et sec dans la plaine du Pô (mais également en Europe de l’est, les Balkans et la Grèce). Cette affaire est pleine d’enseignements et, très curieusement, a été complètement passée sous silence par la presse française. Personnellement, je n’en ai eu vent que par une lettre périodique publiée par des chercheurs de l’université de Grenoble (rédactionpgm), mais ils en disent très peu et renvoient à un texte publié sur un site aux USA.

Je vais me référer ici à un article d’un spécialiste Italien, Antonio Saltini, qui enseigne les sciences agronomiques à la Faculté des Sciences agraires de Milan. Il a publié, entre autres, une monumentale « Histoire des sciences agraires en Occident» dont la dernière édition de 2012, en 7 volumes, est en cours de traduction en langue anglaise. Ce personnage présente donc toute garantie de compétence. Le texte en question a été publié en juin 2013 sur Giannella Channel, le site de Salvatore Giannella, où l’on trouve également une traduction anglaise. Je remercie S. Giannella et A. Saltini de m’avoir autorisé à traduire des passages de ce texte et de m’avoir très aimablement procuré des compléments d’information.
Je vais présenter ici la traduction d’une large partie de la première moitié de ce texte, car elle ne manque pas de piquant et explique le titre donné par l’auteur à son texte : « Une histoire italienne ». Tous les passages en italiques sont ma traduction du texte original.

« Du maïs « pollué » par la chaleur : une histoire italienne »

Présentation de S. Giannella :
« Dans cette période où l’on découvre que la moitié de l’Italie a bu du lait toxique à cause du maïs contaminé par une moisissure aux toxines cancérogènes, à cause de la forte sécheresse, une découverte qui a culminé avec l’arrestation de 8 personnes dans la province de Friuli, nous accueillons volontiers dans ce numéro dominical cette réflexion d’un historien des sciences agraires qui fait autorité dans ce domaine. »

Les mycotoxines en question sont des aflatoxines. Elles se retrouvent dans le lait des ruminants nourris par des céréales contaminées.

Article d’Altonio Saltini :
« …un petit papillon ravageur, Pyrausta nubilalis (la pyrale, plus  fréquemment dénommée Ostrinia nubilalis), cause des dégâts aux cultures de maïs, qui vont s’aggravant ces dernières années. Non seulement la larve de cet insecte se nourrit de grains de maïs, mais ses déjections constituent la nourriture de prédilection d’une famille de champignons microscopiques qui produisent quelques unes des molécules  les plus toxiques parmi les poisons naturels connus.

Pyrale du maïs

Pyrale du maïs

Il suffira de rappeler que les fumonisines, une des classes de toxines en question, seraient responsables de l’interruption de la transmission de l’acide folique entre la mère et le fœtus, causant des dommages irréversibles au système nerveux du nouveau-né. Un phénomène  tragiquement fréquent chez les enfants des femmes mexicaines qui mangent des tortillas de farine de maïs en guise de pain. »

Précision supplémentaire : non seulement les champignons en question se nourrissent des déjections des pyrales, mais ils profitent aussi des galeries creusées dans les tiges de maïs par les larves de ce papillon pour envahir la plante.

Maïs atteint de fusariose (infection par des Fusarium)

« Ethique de l’information, papillons et moisissures pathogènes » : Ici, A. Saltini mène une charge d’un humour mordant contre le Directeur Régional de l’Agriculture de la région Emilia-Romagna (une province de la plaine du Pô, où se passe cette histoire), que l’auteur compare à plusieurs reprises à Machiavel ! Ce haut responsable, Tiberio Rabboni, a publié un long article dans le numéro de mars 2007 de la revue « Agriculture » dont il est formellement éditeur. Je cite Saltini :
« L’affirmation clé de cet article, prémisse de ce qui allait advenir, est que puisqu’il n’existe pas de maïs résistant à ce parasite, la lutte contre celui-ci devait être menée par des « moyens agronomiques traditionnels ». Il est pourtant bien connu que des maïs résistants à la pyrale sont répandus dans le monde entier, mais comme il s’agit de maïs Bt, c’est à dire OGM,  la vérité devait être cachée (c’est moi qui souligne). Dans la logique de cet article, il était nécessaire de ne pas en informer les « vilains ». Les « vilains » n’étant pas généralement stupides, ils auraient pu demander candidement : mais alors pourquoi n’a-t-on pas le droit de les cultiver ?
Suivait la démonstration, sur des pages entières, de ce que devaient être ces « moyens agronomiques traditionnels » pour affronter le néfaste papillon : une gamme complète de bonnes pratiques paysannes, dont il était finalement admis qu’elles étaient peu efficaces. L’article aboutissait à reconnaître, dans une formulation très alambiquée, que cette inefficacité imposait l’utilisation d’insecticides. Prescrire l’utilisation d’insecticides dans les pages d’un périodique où tout doit concourir à un hymne aux forces « biologiques » naturelles (qui produisent des poisons plus violents que ceux fabriqués dans les pires laboratoires de chimie : on  n’a que l’embarras du choix depuis la morsure du cobra jusqu’à l’amanite au barbecue), aurait dû procurer quelque sentiment de culpabilité aux auteurs de cet article qui ne proposaient d’ailleurs aucune liste d’antiparasites utilisables. Ils évitaient ainsi, hypocritement, un gros problème, car presque tous les insecticides autorisés pour les cultures destinées aux animaux d’élevage, s’étaient avérés, après de multiples désillusions, tout à fait inefficaces. Le sentiment s’était donc assez largement répandu dans les campagnes émiliennes que les agriculteurs devaient se débrouiller discrètement avec des produits absolument interdits.»

« Les conséquences néfastes d’un été torride. …dans le numéro d’avril 2013 de sa prestigieuse revue, le Directeur Rabboni diffusait la joyeuse nouvelle que « le maïs touché par la sécheresse servira à produire de l’énergie », une nouvelle très attendue dans le monde agricole de la vallée du Pô qui, pendant l’été 2012, a subi une invasion sans précédent, favorisée par la sécheresse, de la pyrale. Dans les maïs affaiblis par le manque d’eau, elle s’est multipliée prodigieusement, induisant une prolifération tout aussi considérable de moisissures pathogènes qui se nourrissent de ses excréments. Mes excellents contacts avec les responsables d’un des plus modernes laboratoires d’analyses agraire de cette région, font que j’étais informé, dés novembre 2012, que 30 % des échantillons examinés étaient irréparablement contaminés et, selon la loi, destinés à être détruits. »

La situation impliquait donc la nécessité pour l’Italie d’importer du maïs des USA. Il se trouve qu’un fort épisode de sécheresse avait également sévi au mois d’août dans le « Corn Belt » (« la ceinture de maïs » qui inclut l’Iowa, l’Illinois, l’Indiana et le Minnesota). Mais A. Saltini explique que « les plus récents maïs OGM Bt mis sur le marché aux USA possèdent aussi les premiers gènes conférant une résistance à la sécheresse ». Ces maïs ont donc tenu le coup et les pluies tombées dans la dernière semaine d’août ont suffi à obtenir une récolte correcte, alors que la presse annonçait déjà une catastrophe agricole dans le Corn Belt. Il poursuit :

« Ce maïs, nous aurions pu le produire sur nos propres terres. Cela nous aurait non seulement évité les dégâts de la pyrale et des moisissures, mais nous aurait permis de faire une récolte nettement plus importante, donc plus proche de nos besoins nationaux, que celle moissonnée sur les champs desséchés. »
« L’aspect aberrant de toute cette affaire n’était donc pas tellement dans la nécessité d’acheter du maïs aux USA (nous avons toujours complété l’insuffisance de notre production par des achats sur les marchés de Chicago), mais dans la nécessité, pour permettre au Signor Rabboni de satisfaire la haine de la science d’un lobby « environnementaliste » souvent ignorant (ou hypocrite), d’importer 3 à 4 fois les volumes habituels, en maïs OGM ( dans l’Iowa et l’Indiana on ne cultive plus les anciens hybrides conventionnels ), en payant le triple du prix habituel. ». Le prix du maïs aux USA a en effet triplé en 4 ans, notamment du fait que de grandes surfaces ont été orientées vers la fabrication d’éthanol pour les carburants selon A. Saltini (cette explication de la hausse du prix ne semble pas faire l’unanimité chez les économistes agricoles).

Je passerai rapidement sur la dernière partie du texte d’Antonio Saltini, car il y est surtout question de problèmes « agropolitiques » (selon son propre terme) et de déontologie de l’information. L’auteur signale que « jusqu’en avril 2013, il y a eu un parfait système d’omerta qui a maintenu un secret inviolable sur les quantités de maïs avarié présentes dans les entrepôts des coopératives et des sociétés privées ». Il parle d’un véritable secret d’État.
D’après la revue « Agriculture », c’est 350000 tonnes de maïs qui devront être détruites, brûlées dans des centrales thermiques pour produire de l’énergie. Mais Antonio Saltini estime que ce chiffre est largement sous-évalué. Sa propre estimation arrivait à un chiffre dix fois supérieur. Il admet que c ‘est peut-être excessif mais est convaincu que la réalité se situe bien au-dessus du chiffre officiel et il s’inquiète de la somme astronomique que l’Italie devra payer pour pouvoir nourrir tous ses animaux d’élevage (il serait question de 500 millions d’euros !).

Machiavel mis à part, cette fable italienne pourrait bien, un jour, devenir une fable française, car les mêmes chercheurs qui avaient prévu que le maïs de la plaine du Pô poserait un jour des problèmes sanitaires à cause du réchauffement climatique avaient aussi alerté sur le fait que le sud-ouest de la France pourrait un jour connaître le même sort car, là aussi, la pyrale fait deux cycles de développement par an (il semble que cette prédiction soit déjà en voie de réalisation, voir l’addendum en fin de l’article).

Pour terminer, quelques informations sur les mycotoxines elles-mêmes, puisqu’elles sont au cœur de cette affaire. Il en existe plus de 300 types. Elles sont pratiquement inconnues du grand public et c’est très dommageable car cette ignorance amène, en toute naïveté, à des comportements alimentaires à risques. A l’échelle mondiale, elles sont à l’origine de pertes alimentaires considérables et de graves problèmes sanitaires, on trouvera là-dessus des informations sur le site de la FAO. Ici, je parlerai plus particulièrement des fumonisines puisqu’elles sont, semble-t-il, les plus dangereuses et les plus fréquentes. Il ne s’agit que d’un court résumé qui renvoie à des publications scientifiques, la toxicologie n’entrant pas dans mes compétences scientifiques. On trouvera notamment une publication française très complète, bien que pas très récente, puisqu’elle date de 1997. Plus récemment, en 2011, est paru aux éditions Quae un ouvrage intitulé « Danger dans l’assiette » écrit par trois spécialistes. Des informations sont également disponibles sur plusieurs sites d’organismes sanitaires officiels (exemple : l’ANSES) et sur le web (exemple : Réussir Lait).

Les fumonisines constituent un groupe de 15 mycotoxines. Leurs effets toxiques sont connus depuis longtemps chez les animaux d’élevage, mais elles n’ont été identifiées qu’à la fin des années 80 car leurs propriétés chimiques font qu’elles échappent aux techniques d’extraction et de détection des autres familles de mycotoxines. Elles sont thermostables, donc non détruites à la cuisson et ne sont pratiquement pas dégradées par la digestion, deux propriétés qui les rendent d’autant plus dangereuses. Pour l’espèce humaine, en plus de l’effet sur le fœtus pendant la gestation, dont parle Antonio Saltini, ces molécules naturelles sont toxiques pour le système immunitaire, pour les tissus nerveux et sont aussi cancérogènes ; bref, la totale ! Les effets toxiques s’appliquent à tous les mammifères, bien que leurs fréquences relatives diffèrent selon les espèces. Les plus répandues et les plus dangereuses sont les fumonisines B1 et B2 que l’on trouve surtout chez les maïs atteint de fusariose (infection par les Fusarium).

Cette céréale et ses produits dérivés sont donc des aliments à haut risque de contamination, pour reprendre une expression de l’ESMISAB.
A titre d’illustration, je rappelle ce que j’écrivais en 2008 dans l’article de ce blog sur les OGM : «  En Angleterre, suite à un contrôle à l’automne 2003, 32 produits dérivés de maïs ‘bio’ ont dû être retirés du commerce, ils étaient contaminés par une mycotoxine dangereuse pour l’homme, une fumonisine. » Depuis, périodiquement, des produits dérivés de maïs bio doivent être retirés de la vente pour la même raison.

Une question demeure : comment se fait-il que cette affaire italienne ait été totalement passée sous silence par les médias français ? Nos journalistes à sensation sont pourtant très prompts à se saisir des problèmes de « malbouffe », qu’ils traitent bien souvent à tort et à travers. Faut-il en déduire que, dans le contexte de pensée unique qui règne en France sur les questions agroalimentaires (à bas les OGM et vive le « bio » !) la morale de cette histoire ne serait pas « politiquement correcte » ?  L’omerta n’est décidément pas une exclusivité italienne.

Addendum de juin 2014 : En France : voir le site de La France Agricole, et celui d’Alerte-Environnement, où l’on apprend que la France a demandé à la Commission Européenne une dérogation temporaire aux teneurs maximales de certaines mycotoxines dans le maïs et ses produits dérivés, suite à des taux trop élevés dans la récolte 2013. On comprend mieux le silence total de la presse française sur le scandale italien !  La Commission européenne a demandé en urgence un avis à l’EFSA (en français AESA -Agence Européenne de Sécurité des Aliments) dont le rapport (en anglais) a été publié. On trouvera quelques informations sur ce rapport, pas très rassurant, sur le site du Journal de l’environnement.

Mise à jour du 26 novembre 2014 : Les états membres de l’UE ont rejeté la demande de dérogation de la France. Grâce au blog d’Albert Amgar  on apprend que : « Aucun pays n’a soutenu cette demande lors d’une réunion du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale le 1er juillet. Les seuils réglementaires continuent donc de s’appliquer et la France ne peut pas mettre sur le marché du maïs qui ne se conforme pas à ces niveaux ».

En Italie : On apprend par un journal d’Emilie-Romagne : « Il Fatto », en date du 19 juin 2014 que 2400 formes de Parmesan-Reggiano ont été saisies car leur taux de mycotoxines (toujours l’aflatoxine) était le double de la teneur maximale acceptée par l’UE. Quatre personnes ont été arrêtées et 63 autres suspectées, l’enquête est en cours.

Crédits: Pyrale : Copyright Entomart – Epi de maïs :University of Minnesota / Extension ;  Auteur : UIUC

 

4 réflexions au sujet de « Le maïs, le petit papillon et les méchants champignons – Fable italienne très édifiante »

    • L’Union Européenne a pris la décision de laisser les États décider eux-mêmes de l’autorisation ou de l’interdiction des cultures OGM. Lorsque la culture d’une plante GM a été autorisée par les instances européennes,comme pour le maïs Bt, un pays peut quand même l’interdire en invoquant toutes sortes de raisons y compris des « raisons morales, philosophiques ou religieuses ». C’est le cas de la France depuis 2008, par démagogie électorale, car aucune raison scientifique valable n’a pu être invoquée. On se retrouve ainsi dans la situation ubuesque où la culture des maïs Bt est interdite (on sait pourtant depuis plus de 15 ans qu’ils contiennent beaucoup moins de mycotoxines que les maïs conventionnels -10 fois moins- !), alors que le gouvernement a demandé à la Commission Européenne de rehausser provisoirement le taux de mycotoxines autorisé car la récolte française de maïs de 2013 dépasse le niveau actuellement admis (ce que je raconte dans l’additif de l’article). Nous sommes en pleine histoire de fous ! Mais une dangereuse histoire de fous car nous allons manger de la viande et des laitages risquant de contenir des niveaux de mycotoxines anormalement élevés.
      Mais question histoire de fous nous n’en sommes pas à une près dans le domaine agroalimentaire. L’engouement pour le « bio » n’est pas mal non plus dans le genre. En 2011, en Allemagne et pays voisins, 4000 personnes hospitalisées, 52 morts et 800 malades dialysés à vie à cause de graines germées « bio ». Les médias en ont parlé pendant quelques jours, puis plus rien ! Je laisse imaginer le pataquès mondial qui aurait suivi s’il s’était agi d’OGM ! En octobre 2012, une trentaine de personnes hospitalisées en urgence dans la région marseillaise à cause d’une farine de sarrasin « bio » contaminée par des graines de Datura. En avril 2013, des lots de saumon « bio » ont dû être retirés de la vente suite à une contamination par des Listeria. En avril et mai 2014, à deux reprises, Auchan a dû retirer de la vente des lots de galettes à base de maïs « bio » à cause d’un taux de mycotoxines trop élevé, en juin 2014 du son de blé « bio » a été retiré de la vente par Leclerc pour la même raison. Et il n’y aucune raison pour que la liste s’arrête là ! Mais curieusement, la grande presse en dit le minimum, voire rien du tout, et la mode du « bio » continue de plus belle, dans une vision mythologique de la « Mère Nature », devenue pour beaucoup une nouvelle religion…et pour d’autres, une excellente affaire commerciale ( ce qui multiplie d’ailleurs les fraudes !).
      On a vraiment l’impression de vivre dans une société où, pour une majorité de gens, la réalité ne compte pas. Quoiqu’il arrive, ils restent enfermés dans leurs croyances et leurs superstitions, pour le plus grand bonheur des marchands de peur médiatiques qui en font leurs choux gras et de quelques pseudo-scientifiques qui ont ainsi trouvé le moyen de faire parler d’eux.
      Pour des scientifiques sérieux, il est assez pénible de se sentir complètement déphasés dans un environnement mental aussi délirant. Avec un peu de détachement, on pourrait trouver cela comique, si on n’était pas contraint d’en subir, comme tout le monde, les conséquences sanitaires, et si cela ne participait pas d’un courant antiscience qui va se développant, avec tous les dangers que cela comporte.

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